– Désamorcer les idées reçues sur la santé mentale –

De nos jours, la santé mentale fait encore partie des sujets trop peu abordé dans le monde professionnel. Pourtant, c’est un sujet en plein dans l’actualité qui s’est développé avec la récente crise du Covid-19. Celle-ci demeure préoccupante malgré le recul de la pandémie.

D’après une étude réalisée par l’IPSOS en septembre 2021, 47 % des Français présentent des symptômes dépressifs, et plus d’un quart fait l’objet d’une suspicion de trouble d’anxiété généralisée.

En entreprise, considérée encore comme tabou, la santé mentale est souvent mise de côté par la direction, et même par les acteurs professionnels directement concernés.

Par peur du jugement, par crainte de trop se dévoiler et que cela ait un impact négatif sur leur carrière, les personnes concernées par ces sujets n’osent que trop peu prendre la parole. Et de leur côté, les services RH se sentent souvent démunis face à ce sujet.

Pourtant, il est important de bien s’informer voir de se former, afin d’être en mesure d’identifier les premiers signes alarmants, d’adopter les bons gestes et surtout pour permettre d’accompagner de manière adéquate les individus en ayant besoin.

Désamorcer les idées reçues sur la santé mentale est alors une première étape pour éliminer les préjugés et favoriser le dialogue social en entreprise :

Idée reçue n°1 : ce ne sont que les gens faibles qui rencontrent des problèmes de santé mentale

FAUX. La santé mentale est une donnée complexe. Elle varie au cours de la vie d’une personne. Il est difficile d’en déceler ses limites, c’est pourquoi il faut être vigilant dès les premiers signes.

Par ailleurs, les troubles en santé mentale ne sont pas forcément des pathologies et sont le plus souvent des états intermittents. Épuisement mental, insomnies, baisse de motivation, anxiété, déprime… Tous ces signes ne sont pas synonymes de faiblesse mais peuvent mettre en avant un début de trouble.

D’après l’OMS, 1 personne sur 3 vivra un trouble psychique au cours de sa vie. Autant dire que n’importe qui peut être concerné à un moment de sa vie.

Idée reçue n°2 : la santé mentale passe après la santé physique

FAUX. L’une ne va pas sans l’autre.

Pour l’OMS (organisation mondiale de la santé) « le bien-être mental est une composante essentielle de la définition de la santé. Une bonne santé mentale permet aux individus de se réaliser, surmonter les tensions normales de la vie, accomplir un travail productif et contribuer à la vie de sa communauté ».

Il va sans dire que lorsqu’un collaborateur se sent fatigué mentalement ou moralement, il ne sera pas non plus au meilleur de sa forme physique et vice-versa : la fatigue physique peut entraîner une fatigue mentale.

« Une personne en bonne santé mentale se sentira capable de maîtriser ses émotions, d’avoir un bon fonctionnement cognitif et des interactions positives avec les personnes de son entourage. »[1]

Il est donc primordial de prendre soin de ces deux santés, physique ET mentale. Les deux s’influencent constamment et sont des facteurs impactant l’esprit du collaborateur. Par conséquent, la performance en entreprise est bien liée à ces 2 aspects de la santé.

Idée reçue n°3 : ce qui fait partie de la vie privée des collaborateurs ne concerne pas l’entreprise (RH)

VRAI ET FAUX. Effectivement l’employeur est dans l’obligation légale de respecter la vie privée de ses salariés et ne peut s’immiscer dans celle-ci.

Néanmoins, vie privée et vie professionnelle sont intimement liées et s’influencent. Prenons l’exemple d’un collaborateur devant faire face à une maladie grave pour un de ses proches. Il va probablement avoir son esprit préoccupé, devra s’absenter… De fait, il sera davantage sujet à une baisse de sa motivation et productivité. A l’inverse une personne occupant un emploi pour lequel elle subit beaucoup de pression sera, en rentrant chez elle, épuisée et potentiellement irritable avec ses proches.

Pouvoir parler de la vie privée d’un collaborateur et de sa santé mentale est donc un préambule nécessaire pour pouvoir repérer précocement des signes de troubles et agir. Mais pour les aborder, il y a une certaine approche à avoir. Cela ne s’improvise pas.

La direction a également la possibilité d’apporter un soutien, quand le besoin se fait sentir, par des programmes appropriés favorisant une meilleure adaptabilité de l’environnement professionnel et du mieux-être.

Par ailleurs, pour rappel, la loi prévoit que l’employeur doit prendre des mesures pour assurer la sécurité et protéger la santé mentale et physique de l’ensemble des travailleurs sur leurs postes de travail. Cela passe par la mise en place d’actions de prévention, d’information et de formation.

– CONCLUSION –

La santé mentale est encore très stigmatisée de nos jours, c’est pourquoi il est important de libérer la parole sur le sujet dans la sphère professionnelle, surtout depuis la crise sanitaire, où de nombreux individus ont vu cette période être un vecteur d’augmentation de problèmes de santé mentale.

La parole commence néanmoins à se libérer dans la sphère publique par le biais de témoignages de plus en plus nombreux de personnalités. Il est temps que les dirigeants et services RH prennent conscience qu’ils peuvent et doivent également agir. Pour cela différentes actions existent comme se former aux Premiers Secours de la Santé Mentale : https://pssmfrance.fr/etre-secouriste/ ou demander à Lusis & Vous d’organiser des ateliers internes de sensibilisation à destination des collaborateurs et managers.

Et d’ailleurs, vous, avez-vous été témoin d’initiatives intéressantes en entreprise sur ce sujet ?

[1] Manuel des Premiers Secours en Santé Mentale – PSMM France

NB : notre consultante Olivia Bordarier est formée aux Premiers Secours de la Santé Mentale

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